Ibrahima Coulibaly, parrain du tournoi des Étoiles 2019, découvre cette année le monde professionnel et la Ligue 2 avec le GF 38. Il se livre avec gentillesse et franchise au jeu de l'interview.

Freddy Raoux : " Tu as découvert la Ligue 2 depuis quelque mois, quelles sont tes premières impressions sur ce championnat ?"

Ibrahima Coulibaly : " c'est un super championnat avec des joueurs qui ont évolué en Ligue 1, il est composé de nombreuses équipes qui ont évolué dans un passé proche en ligue 1 ( Troyes Nancy Metz Lorient Lens). C'est donc un championnat relevé dans lequel il faut vite s’acclimater et c’est ce qu’on fait en ce début de saison."

FR : " Jouez en Ligue 2 est-il une consécration? une étape ? "

IC : " Oui car déjà j’ai le statut professionne, le rêve de tout gamin honnêtement ! Il y’a 7 ans en arrière je me disais déjà jouer en CFA (N2) et vivre de ma passion serait une consécration au vue de mon parcours mais j’ai sauté l’étape cfa et je me suis retrouvé en national c’était déjà énorme alors être professionnel j'en suis heureux. "

FR : " Il y a 8 ans, tu évoluais en DH avec l'équipe des Ulis, à cette époque, tu t'imaginais encore devenir professionnel ? "

IC : " Non comme je l’ai dit je ne me voyais pas professionnel dans l’instant présent et ensuite je me suis dit que c’était possible en étant à Orléans à un échelon du monde pro. Dans le foot, tout peut aller très vite,  j’ai réussi à monter en Ligue 2 avec le club de Orléans. Malheureusement,  je n'ai pas réussi à signer pro. Cela a constitué une source de motivation et de détermination. A partir de là, je me suis fixé cet objectif. J'ai rebondi à Dunkeque avec lequel nous ne sommes pas passés loin de la montée.  Je suis reparti en cfa avec Grenoble avec à la clé cette montée en Ligue 2 et la découverte du monde professionnel à 29 ans. Il n’y a pas de honte à repartir plus bas pour mieux rebondir, la preuve ! "

FR : " Quelles sont les différences entre la Ligue 2 et le National ? "

IC : " Elles sont sur le plan technique."

FR : " Vous réalisez un bon début de saison, comment l'expliques-tu ? "

IC : " On est sur une bonne dynamique depuis la cfa, on est monté avec la même équipe. On a gardé la même ossature en y ajoutant des renforts afin d'être encore plus compétitif. Plus de la moitié de l’équipe fait partie de l’équipe depuis le CFA, je pense que cela constitue un vrai plus. Le bon début de saison nous permet de rester dans cette spirale positive. On se connait par coeur et on se bat les uns pour les autres depuis 2 saisons. "

FR : " Quelles sont les ambitions du GF38 cette saison ? "

IC : " Pour un promu,  le maintien est notre objectif prioritaire. Il s’agit d’abord de structurer le club à ce niveau sur le plan économique et sportif. C’est important pour Grenoble,  une ville sportive avec plusieurs sections qui évoluent au niveau professionnel (Hockey, Rugby et Foot). Le foot doit se faire sa place et s'installer durablement dans le paysage français et faire partie des 40 meilleures équipes de l'hexagone. "

FR : " Sur quels aspects dois-tu encore progresser ? "

IC : " Je dirais la concentration et être plus exigeant sur le plan technique en cherchant à avoir moins de déchets. Les statistiques ont également leur importance. Ma priorité est d'être au niveau du championnat, la concurrence fait que je dois me battre tous les jours pour m'améliorer afin d'être le plus performant sur le plan collectif et individuel. "

FR : " Tu as découvert le stade Marcel Picot vendredi dernier, quel est le plus beau stade dans lequel tu aies joué ? "

IC : " Le stade de Nancy est un trés beau stage. Pour l’instant,  je dirais le stade Océane au Havre? Je suis impatient de découvrir celui de Lens (Félix bollart).  Le championnat étant composé d'anciens pensionnaires de Ligue 1, les stades sont d'une manière général aussi beaux les uns que les autres. "

FR : " Dans quel stade rêverais-tu d'évoluer ? "

IC : " (rires) Le parc des princes mais bon ils sont en Ligue 1 pourquoi pas en coupe de France si on réalise un parcours cette année."

FR : " Quel est ton rêve footballistique ? "

IC : " mon rêve gamin était de jouer pour le PSG (rires). Aujourd'hui cela est impossible mais je dirais que j’ai déjà réalisé mon rêve cette saison en devenant professionnel."

FR : " tu as assisté récemment au match de l'équipe première, tu restes attaché au club ? "

IC : " Toujours, cela reste mon club formateur et ma ville.  Je reviens souvent voir ma famille, mes amis et le c.o Ulis. Sans lui,  je ne serais peut être pas là. C’est un club qui me tient à cœur et dès que je peux, j’assiste aux matchs de l’équipe première où je viens voir mon fils, qui a pris sa 1ère licence en u6, une grande fierté pour moi. "

FR : "  Tu es le prochain parrain du tournoi des Étoiles, comment as-tu accueilli cette nouvelle ? "

IC : " Surpris et en même temps fier d’être le parrain après Anthony, Yaya et Jules.  C’est une marque de reconnaissance de la part du club et j’espère être là pour assister aux tournois. "

FR : " Ton parcours force l'admiration, quel regard portes-tu sur tes amis, qui aujourd'hui sont à la recherche d'un club ? "

IC : " Oui mon parcours n’est pas le plus simple et le plus linéaire. Mais voila, quand tu as la chance d’être dans un club, il faut tout faire pour y rester après il y’a plein de facteurs qui rentrent en compte, il faut s’y sentir bien, se battre quand on est dans de mauvaise situation après je n’ai pas trop de conseil à donner,  chacun a ses ambitions et ses exigences de niveau. Dans le foot ça va vite, on t’oublie aussi vite que tu es arrivé donc si un club te contacte, il ne faut pas le négliger parce que c’est 1 ou 2 divisions en dessous du niveau ou tu jouais auparavant.
J'étais sans club en partant de Dunkerque. Grenoble m’a contacté alors qu’il jouait en CFA, je voulais rester en national, j’aurai pu avec un peu de patience mais faut pas oublier si un club ne t’appelle pas au début c’est que tu n’es pas leur premier choix mais le second voir le troisième choix.  Tu dépends des autres, il y’a beaucoup de joueurs à la recherche de club donc lorsqu'on t’appelle, il faut savoir faire le bon choix et ne pas fermer la porte à un club inférieur ou étranger."

FR : " Comment qualifierais-tu le monde du football ? "

IC : " Magnifique car tu vis de ta passion et également cruel car c’est aussi un monde de chien ! C’est difficile de juger le monde du football pour certain c’est tout rose du début à la fin pour d’autre moins,  un jour t’es là haut, on te congratule, on te met bien et l’autre saison, on te chie dessus parce qu’on pense qu’on a trouvé meilleur que toi, c’est pour cela qu’il faut prouver au quotidien.  Tu n’as pas une marge d’erreur importante après tu peux tomber, comme moi, sur des personnes honnêtes, dans un club qui te fait confiance. Le monde du foot est sans pitié dans sa généralité, il faut se battre ou on te marche dessus, on t’oublie, on te respecte plus, moi j’ai eu la chance de me battre et de pas me laisser me marcher dessus. Le foot reste un jeu et un plaisir mais on peut t’enlever ce plaisir sans réel motif car ta tête, ton comportement, ton style de jeu ne plaisent pas à tout le monde mais cela reste un beau métier donc il faut se battre pour le garder. "

FR : " Quels sont les conseils que tu donnerais à nos jeunes licenciés ? "

IC : " Le seul conseil que je peux leur donner c’est d’être heureux, de jouer au foot quoiqu’il arrive si tu veux réussir tout d’abord il faut être un passionné du foot, cela demande aussi beaucoup de travail, se donner à fond et n’ai aucun regret. Ne pas intégré un centre de formation à 14 ans n'est pas un échec et cela ne veut pas dire que tu n'arriveras pas à tes rêves. Il faut continuer à travailler et à garder en tête que cela reste un jeu. Il faut toujours croire en ses rêves. Outre le travail, il faut aussi avoir un peu de chance, mais je pense que la chance cela se provoque ! "